Le Langage
Chez l’animal, ce qui domine, c’est son adaptation parfaite à son milieu, il est dans un rapport direct à son monde. Ce qui caractérise la vie animale, c’est qu’une fois les besoins assouvis, qu’il s’agisse de la soif, de la faim ou de l’accouplement, la satisfaction est atteinte.
Les choses se présentent autrement pour l’homme. L’homme est inadapté au monde et cette inadaptation est consécutive d’une fonction particulière qui le caractérise : la fonction de la parole ; sans elle, l’homme serait comme les animaux, dans un rapport immédiat à l’environnement, en harmonie avec lui, adapté à son milieu. Ses conduites seraient organisées par le savoir instinctuel, il n’aurait pas de scrupules moraux, ni de culpabilité. Pas non plus de question sur son être, sur sa condition, ni d’embarras sur son désir puisque le manque se réduirait aux besoins élémentaires.
Il convient de comprendre comment l’infans entre dans le langage et quel est l’effet du langage sur son rapport au monde. C’est en répondant à ces questions qu’il est proposé de saisir pourquoi la psychanalyse s’intéresse au sens singulier du langage.