Etude sur les fonctions du mensonge

Le langage est capable de dire aussi bien ce qui existe que ce qui n’existe pas ; il permet aussi bien de décrire un événement qui s’est réellement produit, qu’une situation parfaitement imaginarisée. C’est d’ailleurs ce processus qui est à l’oeuvre dans toute création poétique et littéraire : l’auteur, l’écrivain, le poète font surgir grâce aux mots des situations qui n’existent tout d’abord nulle part ailleurs que dans leur esprit.
L’être parlant peut dire ce en quoi il ne croit pas. Autrement dit, le langage permet de dire le vrai tout autant que le faux, d’être sincère ou de mentir.

L’enfant venant au monde naît dans un bain de langage, et très rapidement, de ce fait, dans un bain de mensonges. Aux questionnements incessants de l’enfant embarrassant les adultes interrogés, par exemple, il leur est répondu que les enfants naissent dans les choux. Ce qui fera dire à Freud, dans « Deux mensonges d’enfants », que les enfants mentent en imitant leurs parents.

Le mensonge prendrait alors la place d’une vérité trop difficile à avouer et devient l’expression d’un indicible.

Cette étude centre sa problématique autour des questions suivantes : Quelle fonction tient le mensonge (ou l’acte de mentir) ? Sur quelle vérité subjective les mensonges (et impostures) lèvent ils le voile ? Recherche et réflexions seront menées sur les questions du désir, du fantasme et de ce que le mensonge peut faire lien social.