Je vous ai parlé récemment des relations toxiques et de la difficulté à en sortir (dans l’article ici) ; une des situations les plus fréquentes conduisant à la toxicité d’une relation est le phénomène d’emprise au sein duquel l’un des partenaires a une ascendance pathologique sur l’autre.
Que se passe-t-il exactement ?
Généralement, le « dominant » est un individu très immature, anesthésié de toute émotion par son sentiment de toute puissance.
Puisque les névroses s’attirent et se complètent, ces personnalités vont attirer à elles des personnes « hypersensibles » et empathiques qui auront à cœur de satisfaire leur partenaire. De l’hypersensibilité, chacun aura sa propre représentation mais ce qui importe pour que le bourreau puisse prendre le dessus est la permissivité de sa victime.
La permissivité est la faculté d’un individu à se laisser envahir par le monde interne de l’autre. Nous avons ainsi, d’un côté, un bourreau qui fantasme être tout puissant (à la manière d’un petit enfant) et, face à lui, une victime qui fantasme elle-même de pouvoir débarrasser son bourreau de ses démons et qui, pour cela, s’imprègne de tous les fantasmes de son partenaire au point d’en devenir le réceptacle.
En d’autres mots, le bourreau projette ses fantasmes et la victime les reçoit et les intègre comme si ils venaient d’elle-même.
Et voilà que le mécanisme d’emprise est bien en place… devant, parfois, les yeux atterrés de l’entourage !
L’emprise s’installe très vite. Ces mécanismes étant inconscients, cela se met en œuvre dès les premiers instants de la rencontre… Et une fois en place, il est plus que difficile d’en sortir.
Le dominant aliène, isole, dévalorise et épuise l’énergie psychique du dominé.
Le dominant se montre éternellement insatisfait et devient agressif voire violent pendant que le dominé est pris à la gorge par sa propre culpabilité.
Se sortir seul de cette dynamique est quasiment impossible et le risque de retomber, quelques temps plus tard, dans ce même schéma avec un autre partenaire est grand.
Bon… OK mais alors ? Que doit-on faire ?
Puisque rien n’arrive par hasard, puisque les névroses s’attirent et se complètent, puisque chaque situation douloureuse est vécue pour réactualiser un « traumatisme » infantile, la victime pourra démarrer un travail analytique, introspectif en se servant du matériel fourni par cette relation si particulière.
L’empathie est une très grande qualité mais il faut savoir s’en protéger.
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