Le stress touche bon nombre d’entre nous. D’ailleurs qui ne s’est jamais entendu dire : « rho là là, je suis stressée en ce moment ! ». Tout risque même de lui être attribué :
« Je grossis, c’est à cause du stress » (« Un peu aussi à cause du paquet de biscuits au chocolat sur lequel tu te jettes régulièrement, non ? »… « Oui c’est vrai mais j’ai des fringales, c’est à cause du stress ! »)
« J’ai mal au ventre, c’est à cause du stress »
« je t’ai crié dessus, excuse moi, c’est à cause du stress »
Mais, finalement, qu’est ce c’est ?
Le mot « stress » est introduit en médecine en 1936 par le Docteur Hans Selye, endocrinologue à l’Institut de Médecine et de Chirurgie Expérimentale (Université de Montréal Canada). Sa définition est attachée à la physiologie et à la psychologie : « Agression de l’organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation ; agent qui agresse ; tension nerveuse, contrainte de l’organisme face à un choc (événement soudain, traumatisme, sensation forte, bruit, surmenage) ; état d’une personne soumise à cette tension ».
Le stress est donc une réaction permettant l’adaptation aux différentes conditions de son environnement. Le stress est donc avant tout, un ensemble de réactions de notre organisme à une situation menaçante ou nouvelle : l’agent « stresseur », le stimulus.
Il s’agit donc d’un processus ancestral, déclenchant des réactions de sauvegarde permettant à l’organisme de survivre en échappant aux dangers, en s’adaptant aux nouveaux environnements, aux changements et à l’évolution. Ce stress a été très utile à nos ancêtres pour s’adapter.
Alors pourquoi le stress a-t-il la réputation d’être le « mal du siècle » ?
Chez l’animal – et c’était le cas chez nos ancêtres également – ce qui domine, c’est son adaptation à son milieu, il est dans un rapport direct à son monde. Ce qui caractérise la vie animale, c’est qu’une fois les besoins assouvis, qu’il s’agisse de la soif, de la faim ou de l’accouplement, la satisfaction est atteinte. Ce qui déclenche chez eux les réactions de stress sera donc un changement d’environnement, une menace directe, etc… et cette réaction lui permettra de mobiliser toutes ses ressources pour échapper au danger ou s’adapter au nouvel environnement.
Les choses se présentent autrement pour l’homme. L’homme est inadapté au monde et cette inadaptation est produite par sa condition d’homme. Autrement dit, l’homme, du fait qu’il est homme, n’a jamais vécu en harmonie avec la nature, et cette inadaptation est consécutive d’une fonction particulière qui le caractérise : la fonction de la parole qui constitue une sorte de filtre. Sans elle, l’homme serait comme les animaux, dans un rapport immédiat à l’environnement, en harmonie avec lui, adapté à son milieu. Ses conduites seraient organisées par le savoir instinctuel, il n’aurait pas de scrupules moraux, ni de culpabilité. Pas non plus de question sur son être, sur sa condition, ni d’embarras sur son désir puisque le manque se réduirait aux besoins élémentaires.
Puisque l’homme est inadapté à son milieu, il est soumis de manière permanente au stress mais les agents stressants sont différents de ceux des animaux, de ceux de nos ancêtres : dans notre société, pas de bête sauvage pour stimuler notre réaction, mais des situations sociales plus ou moins ressenties comme stressantes : une menace verbale, un examen, une compétition, des problèmes financiers, familiaux, un accident, du bruit, etc. Les menaces ou stimuli ont changé mais nos réactions de base restent les mêmes et nous y sommes soumis de manière quasi-permanente, entraînant de ce fait un stress chronique qui se répercute aussi sur l’état émotionnel : déprime, angoisse, agressivité, fatigue émotionnelle. Des troubles psychologiques peuvent surgir et perturber la prise de décision : difficulté de concentration (pensées mobilisées sur l’agent stressant), troubles de la mémoire, anxiété exacerbée, émotivité, agitation, sommeil perturbé.
Comment la psychanalyse peut-elle avoir un quelconque effet sur le stress ?
Puisque c’est la parole qui empêche l’accès direct à la nature, c’est également un travail autour de la parole qui permettra de réduire peu à peu l’écart entre la « réalité du monde » et la réalité psychique de l’individu. La mise en mot permet de réduire l’angoisse, de modifier sa vision des événements vécus comme stressants, de réinterpréter certaines situations, de diminuer son sentiment de culpabilité face à ses propres limites et ses propres moyens d’action et ainsi de permettre un meilleur lâcher-prise.
Les situations stressantes mettent en général l’individu face à son impossibilité à tout contrôler, tout maîtriser. La psychanalyse et la thérapie analytique permettent au patient de vivre sans angoisse les contraintes imposées par la vie quotidienne et de se sentir plus libre.
Finalement, c’est la parole qui permet au sujet de régler son rapport au monde et l’expérience analytique qui est une expérience parlée a pour rôle d’affiner peu à peu ce réglage…
Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :