Quelle est la place des thérapies douces et du soutien psychique dans la lutte contre le cancer ?

J’ai récemment participé à un séminaire portant sur le thème de l’intérêt des I.N.M. dans la lutte contre le cancer. I.N.M. est le sigle qui désigne les Interventions Non Médicamenteuses. Cela regroupe toutes pratiques de médecine douce, de pratiques bien-être, de soins corporels et de soins psychiques (y compris l’intervention des psychologues et des psychanalystes).

Comment peuvent s’inscrire ces pratiques alternatives dans le parcours de soin du malade et surtout, pour quelle efficacité ?

C’est la question centrale autour de laquelle David Dunand, doctorant en psychologie d’orientation psychanalytique à travailler dans le cadre de sa thèse. Et c’est avec enthousiasme et enrichie de l’apport de ce séminaire que je souhaitais aujourd’hui vous relayer quelques réflexions à ce sujet.

Nous le savons tous, un malade du cancer doit généralement subir un traitement lourd. Ce patient est suivi et traité en cancérologie, par des médecins spécialistes, oncologues et rien n’y personne ne doit s’y substituer.

Pour autant, des études ont été menées pour analyser de quelle manière le patient peut trouver un niveau de soulagement auprès de professionnels en médecine douce et/ou professionnels du psychisme.

journée mondiale de lutte contre le cancer
Image de Harryarts sur Freepik

Pour comprendre l’intérêt du couplage Médecine conventionnelle/I.N.M., il est intéressant de se pencher sur différentes étapes du parcours du malade :

Le moment de l’annonce du cancer :

L’annonce de la maladie par l’équipe médicale peut constituer un moment traumatisant pour le patient. Le mot « cancer » fait peur et la « machine à penser » humaine peut s’activer immédiatement :

  • « Quel est le pronostic ? »
  • « Quel traitement vais-je subir ? Pendant combien de temps ? »
  • « Quels sont les effets secondaires ? »

Autant de questions marquées d’angoisse qui submergent le sujet…

Le patient peut parler au médecin mais parfois, le choc est si brutal qu’aucun mot ne sort. (C’est d’ailleurs le signe d’un trauma psychique). C’est donc dans l’après-coup que le malade peut ressentir le besoin de parler… mais le personnel médical n’a pas toujours ni le temps, ni les compétences pour accueillir cette parole.

L’intervention d’un psy a alors toute sa place à ce moment de l’histoire de la maladie. Son rôle est d’aider le patient à poser des mots sur ses ressentis de corps, sur ses peurs et ses angoisses afin que son « statut » de malade soit intégré et que son « désir de guérison » émerge.

La mise en place du traitement :

Vient alors la mise en place du traitement de l’organe malade (chimiothérapie, rayons, opérations, ablations, etc). Ces traitements affaiblissent et placent l’individu dans une grande vulnérabilité et surtout dans une fragilisation narcissique. Pourquoi ? Parce qu’avec les traitements, le corps change… Amaigrissement, perte de cheveux, etc. Bien que temporaires, ces effets secondaires peuvent avoir un impact sur l’image que le patient a de lui-même.

C’est alors que des séances de soins corporels de type massage bien-être, thérapie psycho-corporelles, réflexologie peuvent apporter au patient un ré-apprivoisement de ce nouveau corps. Ces pratiques relaxent, renarcissisent et soulagent.

J’ajoute qu’au delà de la pratique elle-même, c’est dans la relation avec le praticien bien-être que quelque chose se joue…

En effet, le médecin cancérologue et son équipe ont à cœur de soigner l’organe malade. C’est le fondement de leur métier de spécialiste et ils le font avec tout leur professionnalisme et toute leur implication. Néanmoins, cela peut conduire certains patients vers un sentiment d’inexistence en dehors de son organe malade. Plus grave encore, certains s’identifient à leur maladie…

Le travail du praticien en I.N.M. consiste, certes, en des manipulations corporelles qui soulagent mais aussi et surtout, et sans même qu’il ne s’en rende compte parfois, dans le fait qu’il s’intéresse à l’individu dans tout ce qu’il est et non qu’à sa maladie.

Le patient a alors un espace pour se retrouver en tant qu’Être ; tout son corps se réveille et existe à nouveau.

En résumé, accompagner le patient dans son désir de vaincre la maladie, lui apprendre à se réapproprier un corps changeant, l’écouter, le rassurer… voilà tout ce que les pratiques non médicamenteuses peuvent apporter aux malades du cancer.

Des interactions avec l’équipe médicale de cancérologie peuvent également s’établir avec ces professionnels de médecine douce afin d’atteindre un suivi et un accompagnement encore plus fin et plus sécurisant pour le malade.

Alors voilà le message que je souhaitais faire passer à travers cette note :

Le cancer est une épreuve mais, pour ceux qui la traversent, vous n’êtes pas seuls. Les médecins, l’équipe médicale de cancérologie, les praticiens de médecine alternative, les psychologues & psychanalystes sont là pour vous soigner et vous accompagner. C’est leur vocation 😉

Et parce que votre corps et votre esprit méritent le meilleur, n’hésitez pas non plus à vous inscrire à des cours de Tango, de yoga, de dessin et à vous prendre des rendez-vous au spa 😉

PS : ne vous laissez jamais séduire par un charlatan qui vous promettrait que ses soins « doux » ou « alternatifs » peuvent remplacer votre traitement médicamenteux. Ces personnages sont dangereux, manipulateurs, sectaires et sont dignes d’être immédiatement dénoncés. Plus de renseignements sur https://www.miviludes.interieur.gouv.fr/

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