L’inconscient, une évolution majeure du règne animal ?

L’inconscient, une évolution majeure du règne animal ?

L’inconscient est par définition tout se qui échappe à la conscience. Il fonctionne 24h/24, quand nous sommes conscients bien sûr mais aussi quand nous dormons, quand nous nous évadons dans nos pensées, quand nous réalisons une tâche de manière automatique, etc…

Il fonctionne 24h/24 donc et a la particularité de ne jamais vieillir.

Il contient toute l’histoire de l’individu (qu’on appellera « sujet ») et même l’histoire de sa filiation et continue de s’enrichir au fil du temps de toute nouvelle expérience de la vie… Il renferme la mémoire, l’historique et sait des choses que la conscience ignore.

L’inconscient est l’ordinateur central du sujet… Il enregistre tout, archive et stocke et laisse émerger les données qu’il contient à la conscience si le sujet en a besoin et si ces données sont acceptables. Ce qui n’est pas tolérable pour l’individu (secret de famille honteux, vécu traumatique, fantasmes refoulés), l’inconscient le garde précieusement. C’est ce que nomme « le refoulé » issu du processus de refoulement.

Le refoulement a pour raison d’être de protéger le sujet pour qu’il vive sa vie sans pollution et le plus insouciant que possible.

Les difficultés arrivent quand l’individu se replace dans une situation qui rappelle un vécu traumatique par exemple… Ces difficultés sont finalement l’objet de la plupart de mes articles ; pour faire simple, ce que j’évoque dans mes articles est le « retour du refoulé ». Que je parle d’incapacité à faire un deuil, de relations toxiques, d’hypersensibilité ou encore de perversion, je ne fais qu’évoquer cet inconscient qui jaillit d’un coup au niveau conscient et qui est à l’origine de ce déversement émotionnel, de cette augmentation de peur et d’angoisse ou encore de la fameuse phrase : « je ne sais pas ce qu’il me prend, c’est plus fort que moi ! ». (c’est comme SEGA mais en beaucoup moins marrant)

Bon OK… mais alors, s’il contient ce dont on ne se rappelle pas et si, en plus, quand ça jaillit ça peut faire mal, à quoi sert-il ????

Si on se positionne au niveau de l’individu, effectivement, on peut se questionner mais ce qu’il faut remettre en perspective, à mon sens, c’est : qu’est ce que l’Homme ? (avec un grand « H »)

Rappelons nous la théorie de l’évolution de Darwin… L’Homme est un animal, très évolué et très complexe certes mais un animal quand même. L’apparition d’un inconscient est donc une complexité du règne animal. Or, le but d’une espèce est qu’elle évolue pour devenir la plus adaptée et adaptable possible à son environnement, qu’elle assure sa pérennité du mieux possible et qu’elle sache se développer encore plus.

On devine alors déjà le premier intérêt de l’inconscient qui est de détenir tous les savoirs, toutes les expériences de vie du sujet mais aussi celles de ses ancêtres.

Grâce à ce savoir inconscient, l’Homme sait s’adapter et contourner les pièges de son environnement.

De ce phénomène en découle la question du langage en premier lieu, puis de la culture, la perpétuation des traditions, et donc la socialisation de l’Homme.

Mais comment avons nous pu développer de telles capacités ?

Nous, espèce la plus évoluée, pouvons nous interroger tout de même sur une caractéristique étonnante de notre biologie :

Le petit d’Homme qui vient au monde est un être complètement inadapté au monde qui l’entoure. Pour ainsi dire, nous mettons au monde des bébés prématurés : ils voient à peine, et sont éblouis par toute source de lumière un peu vive, ne sont pas capables de tenir debout, de s’alimenter, n’entendent que du brouhaha et seuls, ils ne pourraient pas survivre.

J’ai toujours trouvé délirant que l’espèce humaine ait choisi de faire naître ses congénères à ce stade de développement, avec autant de vulnérabilité et de défaillances.

Mais j’ai trouvé ma réponse dans l’étude du développement psychique :

En effet, ce bébé si fragile, qui arrive dans un environnement qui l’effraie et dont il ne comprend rien va immédiatement, pour se rassurer, faire deux choses essentielles :

  1. Fantasmer (il s’invente le monde qui l’entoure en fonction de ses ressentis)
  2. Réfléchir (il met une certaine logique dans les fantasmes qu’il produit)

Et grâce à ces deux mécanismes de défense (oui oui l’intellectualisation est bien un mécanisme de défense au sens psychanalytique), non seulement, il va pouvoir survivre psychiquement mais en plus il va développer son imaginaire et sa capacité d’intellectualisation. Au fur et à mesure qu’il traversera les stades de développement psychogénétiques (c’est-à-dire les stades de développement de son appareil psychique), il affinera ces capacités là.

C’est ainsi que l’être humain est doté de capacités de réflexion et d’imagination… Pour illustrer, je m’adresse à vous aujourd’hui par le biais d’un outil qui n’existerait pas si nos petits ne venaient pas au monde prématurément ; la recherche scientifique, l’art, la création, les inventions, les productions humaines n’existeraient pas si nous venions au monde comme les petits daims capables de gambader quelques minutes après leur naissance.

Mais encore ?

Il y aurait tant à dire sur l’appareil psychique qu’un simple article de blog ne suffirait évidemment pas mais je ne peux tout de même pas conclure mes propos sans évoquer un phénomène découvert en premier lieu par Freud et qui est encore parfois décrié aujourd’hui. Il s’agit du complexe d’Oedipe.

Je pose, sur ce phénomène, un regard scientifique (comme je pourrais le poser sur la découverte de la régénérescence cellulaire par exemple).

Je vous en rappelle brièvement les contours : il s’agit du stade de développement de l’enfant (entre 3 et 6 ans) pendant lequel il tombe amoureux de son parent de sexe opposé et se vit comme le rival de l’autre parent. Le sentiment de jalousie éprouvé par le sujet adulte est un « retour du refoulé » en lien avec cette période.

A l’issue du stade, l’enfant intègre qu’il n’a pas le droit d’être amoureux de son parent et culpabilise d’avoir éprouver des sentiments de haine pour l’autre parent ; l’enfant va refouler cette période au niveau inconscient et la vie reprendra son cours.

Très bien… Admettons… Mais à quoi servirait bien ce stade de développement à part de nous faire devenir des êtres jaloux comme des poux et se complaisants dans des rivalités malsaines ???

Ce stade a pour but de poser « l’interdit de l’inceste » et donc d’empêcher une reproduction entre individus de même famille ; et par là même de limiter les anomalies génétiques et chromosomiques inhérentes à la consanguinité.

Et oui… La nature est bien faîte ! Et avec « l’interdit de l’inceste », vient l’intégration de tous les interdits ; en d’autres termes, c’est par et au travers du complexe d’Œdipe que l’enfant s’humanise (on ne couche pas avec papa ou maman) et intègre les règles et la loi.

Rien des processus inconscients n’est hasard, tout a un sens.

L’existence de l’inconscient a donc sa légitimité dans la protection, la pérennité et le développement de notre espèce.

Le dommage collatéral se situe dans la difficulté de chaque individu à gérer émotionnellement et parfois même somatiquement les effets de cet inconscient. Quand le refoulé rejaillit, ça peut faire mal… La bonne nouvelle, c’est que la cure psychanalytique est capable de libérer ces événements refoulés pour qu’ils ne viennent plus polluer le conscient.

Vos ressentis ont une histoire, apprenez à les écouter 😉

Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire également