La co-dépendance (ou « syndrome du sauveur »), qu’est ce que c’est ?

Sauveur ? Attention à ne pas se tromper de mission !

J’avais très rapidement introduit la problématique de la co-dépendance dans mon article sur l’addiction, que je vous invite à relire…

De quoi s’agit-il exactement ?

Comme son nom l’indique, la co-dépendance est une dépendance, sauf que contrairement aux addicts (alcooliques, toxicomanes, etc), cette dépendance là est inconsciente et parfois même invisible. En revanche, elle engendre beaucoup de souffrance.

Il s’agit d’un type de dépendance régulièrement retrouvé chez les proches, notamment compagne ou compagnon, de personnes addicts.

Cette co-dépendance est animée par un besoin d’aider l’autre, et est liée à ce que l’on nomme le syndrome du sauveur.

Comment la reconnaître ?

La co-dépendance est reconnaissable par un ensemble de comportements tels que :

  • Les pensées obsessionnelles : le co-dépendant sera lui aussi obsédé par la substance dont dépend son compagnon/compagne, non pas par envie de consommer, mais par inquiétude pour la personne dépendante. Mais, outre le problème directement en lien avec l’addiction de son proche, le co-dépendant est très souvent sous l’emprise de pensées obsessionnelles de tout type.
  • Le contrôle : guidé par son empathie excessive, le co-dépendant entre dans une confusion entre lui et l’autre. Il tente de prendre la place de la personne dépendante, par exemple en faisant des choix à sa place, en déresponsabilisant la personne dépendante. Il aura une tendance à contrôler l’autre (« pour éviter qu’il ne fasse une bêtise » dira-t-il).
  • L’ hyper-adaptation : le co-dépendant modifie sa manière d’être, de fonctionner, afin de s’adapter de manière extrême à l’imprévisibilité et aux actes de la personne dépendante. Le co-dépendant « sauveur » adopte pathologiquement un mode de vie sacrificiel.
  • Le sentiment de culpabilité : C’est principalement un sentiment de culpabilité qui dirige les actions du co-dépendant ; bien souvent, cette culpabilité est inconsciente.
  • Le sentiment de honte : ce sentiment pousse le co-dépendant à mentir pour préserver l’image de son proche.
  • L’incapacité à dire « non »: le co-dépendant est, en réalité, dans une dépendance affective. Sa peur viscérale de perdre son proche l’amène à accepter parfois l’inacceptable, et le rend incapable de poser ses limites ; le risque étant que le co-dépendant se perde lui-même dans cette relation.

D’où provient la co-dépendance ?

Cette position psychique provient, en règle générale, de l’enfance :

Enfant, le co-dépendant a été témoin de la souffrance d’un ou de ses deux parents, qu’il a alors cherché à sauver. Face à la douleur des parents, l’enfant a développé une culpabilité écrasante… En effet, pour un enfant, dont l’immaturité psychique le place dans un positionnement narcissique encore puissant, sa capacité de perception de la réalité s’en trouve limitée. Ainsi, si ses parents vont mal, s’ils tombent malades, s’ils s’isolent et le rejettent, celui-ci va systématiquement imaginer qu’il est responsable. L’enfant ne cessera jamais d’aimer ses parents. En revanche, voyant qu’il ne suffit pas à combler ses parents de bonheur, il va penser que c’est dû au fait que ses parents ne l’aiment pas et va alors adopter le comportement de « l’enfant parfait », « l’enfant altruiste », bref, l’enfant pouvant soulager les souffrances de ses parents, en espérant que ces derniers guérissent et l’aiment à nouveau.

Pour y parvenir, l’enfant va devenir l’éponge émotionnelle du ou des parent(s). C’est de cette manière qu’il développera alors une « hyper-empathie » qui le poursuivra à l’âge adulte.

Cette position subjective peut également trouver son origine dans l’histoire transgénérationnelle du sujet. Les scénarios de vie peuvent être transmis d’une génération à l’autre. Ainsi, les membres d’une famille dont un ou plusieurs des membres sont alcooliques ou toxicomanes suivent certaines injonctions du type : « Ne dis pas », « Sois parfait » mais aussi  « Ne ressens pas ». Ainsi, même si, enfant, l’individu n’a jamais été directement en relation avec une personne présentant des addictions, il peut avoir intégré inconsciemment ce type d’injonctions qui le propulse, malgré lui, systématiquement dans une situation de co-dépendance à l’âge adulte.

Quelles en sont les conséquences ?

La principale conséquence de ce fonctionnement est une propension à entretenir des relations toxiques avec son entourage et notamment avec son proche addict, ce qui engendre beaucoup de souffrance des deux côtés :

  • le conjoint ou conjointe se trouve dépossédé de sa propre vie, et déresponsabilisé de son addiction ;
  • le co-dépendant s’épuise à vouloir faire le bien pour l’autre, sans ne poser aucune limite pour se protéger, et se sent en permanence frustré par la « non-reconnaissance » de ses actions par son proche malade (qui, rappelons le, ne lui a rien demandé).

Alors, que faire ?

Dans ce contexte, il existe une association venant en aide aux co-dépendants, de la même manière qu’il existe l’association des alcooliques anonymes :

Mais pour pouvoir modifier en profondeur son positionnement par rapport à la souffrance de l’autre, l’idéal est de faire un travail analytique qui aura pour résultat de faire de son empathie exacerbée une véritable force, tout en sachant parfaitement se protéger de ses potentiels dangers…

« Votre empathie a quelque chose à vous révéler, apprenez à la décoder 😉»

Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :

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