Le prénom : une projection de l’Idéal parental :
Le choix du prénom de son enfant n’est pas le fruit du hasard… Dès sa naissance, par le fait d’avoir été prénommé, l’enfant est déjà porteur d’un « projet » dont il n’a évidemment pas conscience.
En effet, choisi par les parents, la signification du prénom prend une grande importance car ce choix n’est pas simplement conscient ; il s’inscrit également et surtout dans le produit de l’inconscient des parents.
L’enfant, avant même son arrivée au monde, est idéalisé et fantasmé par les parents. Ces derniers projettent sur lui leur « Idéal du moi » (ce que eux auraient aimé être ou auraient rêvé de pouvoir réaliser) et le prénom qu’ils choisiront pour leur progéniture renferme leurs fantasmes.
Et c’est avec tout cela que l’enfant va devoir se construire psychiquement. De fait, le prénom est très affecté puisqu’il véhicule les désirs inconscients des parents.
Dès l’instant où les parents ont donné un prénom sur le mode de l’idéalisation, ça attribue à l’enfant ce qu’il n’est pas. Autrement dit, inconsciemment, on attend de lui ce qu’il n’est pas !
Prénom, je te hais !
D’ailleurs, nous sommes rarement satisfaits de notre prénom… C’est que, finalement, notre inconscient ne veut pas de ce fantasme parental qui pèse sur nos épaules et aurait tendance à vouloir choisir d’être soi-même.
Parfois, ça peut aller jusqu’à exiger de se faire prénommer autrement par l’entourage. J’ai connu, en effet, dans ma carrière, des personnes qui se faisaient appeler autrement que par leur propre prénom même dans leur environnement professionnel. Et, après analyse, il s’est révélé que ces sujets étaient porteurs de prénoms qui étaient associés à des « accidents » dans la filiation ; par exemple :
- Réattribuer le prénom d’un enfant disparu précocement, c’est une façon de fantasmer faire « revivre » cet enfant dans une impossible tentative d’annuler la perte.
- Donner le prénom d’un proche, d’une personne de la filiation, qui aurait été idéalisé par les parents.
Dans ces deux exemples, cela colle une énorme responsabilité sur les épaules de l’enfant qui porte ce prénom.
Nicolas Guéguen, auteur de l’ouvrage « Psychologie des prénoms », affirme que « la détestation de son propre prénom n’est jamais liée au prénom lui-même mais à ce qu’il représente ». C’est dire si la signification du prénom, même si elle est ignorée, a un impact sur la manière dont on le perçoit !
Le prénom véhicule aussi les injonctions parentales qui peuvent avoir une influence sur les choix affectifs et professionnels.
Je m’appelle donc je suis…
Le prénom inscrit chaque individu dans le langage, il a donc une fonction structurante.
Nous sommes tous « parlés » et nous « parlons » chaque personne que nous connaissons. Et c’est bien ça que fait le prénom : il nous nomme en tant que personne dotée de la faculté de parole.
Le prénom est un signifiant constitué de phonèmes, de sonorités qui, chacune, prennent un sens particulier (en tous cas dans leur résonance inconsciente), et, il est le lieu de l’inscription de l’être.
C’est par notre prénom qu’on peut nous dire « Tu » et qu’on peux nous-même utiliser le « Je ».
Mais, comme tout signifiant dans notre monde de langage, notre prénom nous structure en même temps qu’il nous réduit… Je pourrais, pour ma part, le formuler ainsi : « Je suis Caroline, mais je ne suis pourtant pas que ça ! »
Je conclus cet article en disant qu’il est indéniable que notre prénom est constitutif de notre identité. Il participe à l’identité du soi, à la personnalité, aux aptitudes et comportements que nous manifestons. C’est d’ailleurs bien sur cette réalité que se fondent les analyses des prénoms, donnant des généralités sur leur signification et sur les caractéristiques de personnalité des individus qui les portent…
Votre prénom a une signification, apprenez à l’analyser 😉
Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :