« Je te quitte ! »
Cette phrase prononcée peut provoquer une douleur équivalente à un coup de poignard porté en plein cœur… Avec la douleur, vient l’incompréhension ou une sensation d’irréalité. Que se passe-t-il dans la tête pour qu’on ressente ces émotions d’une violence inouïe ?
La rupture amoureuse active plusieurs mécanismes qui pour certains sont très archaïques :
Au niveau inconscient, cette situation de rupture, de séparation ramène immanquablement à l’angoisse de dissociation, qui est apparue au moment de la naissance*
Le coup de poignard dans le cœur correspond donc à la sensation que nous avons déjà tous ressenti au moment de la naissance, avec plus ou moins de force selon les individus… Il s’agit quasiment d’une sensation de mort imminente : sans l’autre, un bébé ne pourrait en effet pas survivre.
La rupture amoureuse, ayant cette résonance inconsciente, angoisse donc beaucoup. Voyez à quel point la douleur ressentie est donc en réalité en lien avec tout autre chose que cette fichue rupture !?!
Bon… OK, mais une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé, je vous le concède… Ce n’est pas parce que je vous explique que « Oui, tu souffres mais il faut relativiser, en fait c’est ton traumatisme de la naissance qui se réactive et puis si ça se trouve, tu ne l’aimais pas tant que ça ! » que vous allez vous sentir soulagé… J’ai même envie de dire : « Au contraire ! ».
Et oui parce que la naissance, c’était quand même il y a bien longtemps sauf que c’est ici et maintenant que vous avez mal !
La rupture amoureuse place les individus les plus sensibles dans une angoisse liée au sentiment d’abandon. On parle, là, de la deuxième grande angoisse de l’être humain…
La perte… La perte de l’être aimé…
La perte de l’objet d’amour…
C’est très difficile à surmonter.
Cette perte de l’être aimé va entrainer la mise en œuvre du processus de deuil (il s’agit donc du même processus que lors d’un décès).
Que se passe-t-il ?
Le processus de deuil s’établit en suivant différentes étapes ; la première étant le déni : c’est l’étape du déni qui donne cette impression d’irréalité et d’incompréhension de la situation. Ce phénomène s’observe d’ailleurs très souvent ! La personne quittée est toujours en demande d’explications au quittant ; elle demande et redemande, ne comprend pas, ne réalise pas et redemande encore…
Au conscient, on a enregistré l’information donnée par ces 3 mots « Je te quitte » mais l’individu refuse d’intégrer la donnée. Pour être exacte, ce n’est pas que le quitté refuse d’intégrer la donnée, c’est qu’il ne le peut pas !
Pourquoi ?
Tout simplement parce que, tout le temps qu’a duré la relation, une quantité très importante d’énergie psychique (appelée en psychanalyse « libido ») était investie dans cet être aimé qui nous quitte. Et finalement, tant que l’appareil psychique du quitté n’aura pas récupéré cette énergie, tant que cette libido sera au service du quittant, alors l’inconscient du quitté n’intégrera pas que l’être aimé est parti… Il se sentira mutilé (d’où la douleur qui peut mettre être ressentie au niveau du corps) et manquant.
Si le deuil se déroule normalement, l’énergie sera récupérée puis réinvestie autrement au bout d’un certain temps.
Un deuil peut être long mais c’est un processus d’une importance capitale, il faut donc laisser du temps au temps 😉
En revanche, si vous sentez que la douleur ne faiblit pas au fil du temps, il faudra vous interroger… et consulter un professionnel pour que le processus puisse s’enclencher.
En effet, si l’énergie psychique continue d’investir l’être aimé perdu, alors le quitté peut se perdre lui-même, se perdre dans l’être perdu en quelque sorte. C’est ce que nous pouvons observer autour de nous lorsqu’une personne qui a vécu une rupture cesse de manger, de dormir… En fait, cette personne n’a plus l’énergie suffisante pour s’alimenter ou trouver le sommeil, elle peut avoir même le sentiment de ne plus exister puisqu’elle existe dans un autre qui n’existe plus.
Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :
*pour ceux que ça intéresse, je vous en parlerai davantage dans une vidéo consacrée au « traumatisme de la naissance ».