Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’ai voulu lire ce que certains avaient pu publier sur cette thématique, et notamment les coachs en relation amoureuse… Ils donnent comme explication à la jalousie le « manque de confiance en soi », le fait d’avoir connu des infidélités par le passé (on commence à frôler la vérité), la possessivité…
Bon, il me semble qu’il y a du tri à faire ou tout au moins des explications complémentaires à donner car tout ne pas être traité en un seul sujet et c’est le piège dans lequel sont tombés les articles que j’ai consulté :
Premier élément : La possessivité est une chose, la jalousie en est une autre.
La possessivité trouve sa source dans des stades de développement de l’enfant très précoces, dit « pré-génitaux » (cela signifie que ces stades se placent avant la période œdipienne donc avant l’âge de 3 ans).
Deuxième élément : Le manque de confiance en soi est lié à une fragilité narcissique.
Là encore, son origine est très précoce, la construction du narcissisme débute dès les premières semaines de vie. (bien avant l’Œdipe donc…)
Les articles dont je faisais mention au début de ma rédaction proposent des plans d’action, utilisent des propos moralisateurs, donnent des conseils pour vaincre la jalousie. Soit !
Des conseils, je n’en donnerai aucun car sur ce sujet, comme sur tous les autres, tout est affaire de subjectivité, de sensibilité, de ressentis singuliers, d’histoire intime et personnelle.
En revanche, vous donner des réponses sur la source réelle de la jalousie, ça ne pose pas difficulté. Vous l’avez, je pense, compris dès les premières lignes de ce texte : l’origine de la jalousie est œdipienne.
Pour que vous puissiez comprendre un peu mieux de quoi il s’agit, je me permets un bref rappel sur le développement psychosexuel de l’être humain :
1. Le stade oral : entre 0 et 18 mois, il s’agit de la période d’identification à la mère. C’est le stade pendant lequel l’individu pose les premières briques de sa construction et notamment de son narcissisme. L’enfant est en lien essentiellement avec sa mère. Il y a une dyade mère/enfant.
(dyade = couple de deux sujets)
2. Le stade anal : entre 18 et 36 mois, l’identification est alors plutôt en lien avec le père (mais avec le père en tant qu’il est lui-même en relation avec la mère que l’enfant fantasme posséder). L’enfant ne se vit encore que dans une dyade.
3. Le complexe d’Œdipe : entre 3 et 6 ans. Il se manifeste par une passion que démontre l’enfant pour son parent de sexe opposé (Cette phase peut passer inaperçue chez un enfant ou se manifester de façon plus marquée chez un autre), l’enfant est tombé « amoureux » de son parent de sexe opposé or, ce parent est marié à l’autre parent. Ainsi le petit garçon fantasme se marier avec sa mère après avoir éliminer son père – le rival ; et la petite fille fantasme se marier avec son père après avoir éliminer sa mère – la rivale. C’est donc à partir de ce stade de développement qu’apparaît la notion de rivalité et de relation triangulaire. Nous ne sommes plus sur une dyade mais sur un triangle !
Et voilà d’où vient ce sentiment de jalousie qui est en réalité un sentiment signant notre humanisation. (C’est en traversant l’Œdipe que l’on devient humain). La jalousie est donc un élément constitutif de l’être humain.
Ainsi, pouvons-nous affirmer que tout être humain est un être jaloux ?
Une chose est sûre, tout être humain est un être désirant…
La jalousie, dans notre langage, a une connotation pathologique (on parle d’ailleurs souvent de jalousie maladive).
La jalousie non pathologique, sporadique est un sentiment qui permet d’alimenter le désir : Observer que notre compagne ou notre compagnon est un être désirable, est désiré par une autre personne est un moyen d’entretenir notre propre désir : observer que notre compagne ou notre compagnon désire ailleurs, désire quelque chose ou quelqu’un alimente également notre propre désir. Une petite réflexion du type : « J’ai vu comme ce type te regarde… » ou « Pour qui t’es tu fait si beau aujourd’hui ? », suffit à montrer une pointe de jalousie à l’autre…
Ça, c’est la normalité, ça relance le désir, la dynamique amoureuse, la drague, c’est le piment qu’offre la vie.
La jalousie pathologique démarre là où l’insupportable et la souffrance s’insinuent :
- une peur catastrophique de perdre son amour ;
- une angoisse viscérale d’être trompé(e) ;
- une méfiance exagérée envers tout(e) rival(e) potentiel(le)
Quand la peur prend toute la place, quand les crises émotionnelles surgissent, un travail psychanalytique est à envisager. La situation présente, douloureusement vécue, n’est qu’une réédition de la période œdipienne qui a posé problème.
Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :