Les « psy », quelles différences ?

Le divan du psy

« J’ai pris rendez-vous chez un psy ! »

De nombreuses personnes prennent rendez-vous chez un « psy » sans vraiment se préoccuper de sa spécialité, sa méthode, sa particularité.

Un psy-quoi ? Un psychologue ? Un psychiatre ? Un psychanalyste ? Un psychothérapeute ?

Il faut avouer qu’il y a de quoi en perdre son latin…

Le psychanalyste, que fait-il ?

Le psychanalyste travaille sur les processus inconscients : la cure analytique a pour ambition de faire évoluer la structure psychique du patient, de faire « lâcher » au patient ce qui est enfoui (ce qu’on nomme « les éléments refoulés »), ce qui n’a pas su trouver un sens, une représentation, dans son histoire intime.

Alors il est vrai que le cliché d’une séance analytique est celui-ci :

Un patient, allongé sur un divan, qui ne voit pas le psychanalyste et qui parle tout seul de tout ce qui lui vient à l’esprit. Le psychanalyste reste silencieux (et joue au sudoku).

Il n’en est rien (ou alors le psychanalyste ci-dessus décrit n’est pas psychanalyste) : les séances peuvent se faire en face à face ou sur le divan (pour s’allonger sur le divan, il faut à mon sens avoir déjà bien avancé dans sa thérapie car ce n’est pas neutre de s’abandonner complètement, une certaine sécurité interne est nécessaire). Le patient certes parle beaucoup et de tout ce qui lui passe par la tête mais le psychanalyste rebondit, guide la parole, livre ses interprétations…

Il y a des échanges, il y a de la communication.

La psychanalyse est réputée être une thérapie longue : en effet, la cure analytique se fait au rythme de l’inconscient, elle peut avancer rapidement à certaines périodes puis s’enrayer à d’autres parce que subitement les résistances sont trop fortes. Cela étant, même ces coups de freins font partis du traitement car quand les résistances se lèvent, la cure peut faire un énorme bond en avant.

Alors oui, une psychanalyse peut être longue, peut être arrêtée, peut reprendre, peut ne pas aller au bout mais les résultats obtenus sont durables. Le patient évolue au fil des séances, il se détache de ses mécanismes de défense habituels, se détache de ses somatisations, de ses angoisses, de ses symptômes… A moins que le sujet n’y tienne trop mais alors la psychanalyse lui permettra d’en comprendre le sens et de les accepter.

En revanche, cette discipline n’est pas adaptée pour des patients ayant des troubles de la personnalité ou des troubles mentaux.

Le psychothérapeute, que fait-il ?

Le psychothérapeute, lui, travaille sur les pensées conscientes du patient. Le thérapeute va donc plutôt utiliser la raison, la suggestion.

Sur une difficulté ponctuelle ou un traumatisme récent, la psychothérapie qui ne se déroule, bien souvent, que sur quelques séances est suffisante. Pour un patient qui a besoin également de se rebooster, de se rassurer sur un événement précis qu’il est en train de vivre, la thérapie est également complètement recommandée.

A mon sens, pour les sujets névrosés (qui vivent des scénario répétitifs), des sujets phobiques ou des sujets chroniquement déprimés, la psychothérapie aura ses limites.

Prenons l’exemple d’une phobie des araignées :

La phobie est une peur panique, elle n’a rien de rationnelle.

Le psychothérapeute, à force d’argumentaires et d’exercices de « désensibilisation » va tenter de faire appel à la raison du patient et de lui faire reconnaître qu’une araignée ne représente aucun danger (comme si le patient ne le savait pas déjà !?!)…

En quelque sorte, la psychothérapie travaille sur le conscient, la raison, le rationnel pour éliminer chez le patient un comportement qui trouve sa source ailleurs que dans la raison. A force de « conditionnement », la thérapie peut avoir un effet sur le patient névrosé. Le patient, mobilisant une masse d’énergie considérable, saura dépasser sa peur en rationalisant les choses mais l’origine de cette phobie (dans notre exemple) n’aura pas été traitée : dans le meilleur des cas, la même phobie reviendra au bout d’un temps, dans le pire elle se transformera en un autre symptôme (qui aura, pour l’inconscient, la même valeur) plus handicapant encore.

Quid des Psychologues et des Psychiatres ?

Le psychologue, lui, analyse les situations pour repérer les troubles et conseiller des modalités d’aide psychologique comme par exemple une thérapie. Il accueille la parole du patient et peut lui-même proposer une aide psycho-thérapeutique ou même psychanalytique selon son orientation.

J’ajouterai un mot sur le métier de psychiatre : le psychiatre est un professionnel de santé, il est médecin et donc seul professionnel habilité à délivrer des médicaments, à poser un diagnostic médical. Il est fréquent que des patients soient suivis à la fois par un psychiatre et par un psychologue ou psychothérapeute ou psychanalyste.

Il existe, par ailleurs, de nombreux psychiatres-psychanalystes-psychothérapeutes.

Pour conclure, je pense que le choix du « psy » doit vraiment se faire en fonction de la problématique à traiter. Chaque professionnel a un rôle bien précis à jouer.

Finalement, mon regard psychanalytique me pousse à vous dire que vous pouvez vous faire confiance dans le choix de votre « psy », on ne choisit pas son psy par hasard ! Et ce, même si erreur d’aiguillage il y a, cette erreur a un sens…

Vos choix ont un sens, apprenez à le décoder 😉

Si vous éprouvez des difficultés à surmonter votre stress, n’hésitez pas à me contacter :

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